Réveil tranquille au bord du lac, on a tout notre temps. De quoi prendre un bon petit déjeuner et un bon repas qui tienne au corps, les trois jours à suivre vont nous couper un peu du monde extérieur. On a prévu d’entamer l’un des neuf Great Walks de Nouvelle Zélande, qui sont les randonnées reconnues par le DOC (Department Of Conservation) comme étant les plus belles du pays.
Jour 1 : Kepler Car Park à Welcome Flat Hut
Première petite journée pour découvrir les lieux, 16km de marche sur terrain plat. Heureusement qu’on est partis tard, on se serait fortement ennuyés sinon. Le gros du trajet se fait dans les bois à partir du lac de Te Anau en suivant la rivière. On atterrit ensuite dans un marais, rempli de libellules et de petits bestioles bizarres.
La végétation est luxuriante. De grandes fougères poussent un peu partout, tout est vert et parfaitement ombragé. En plus de cela, les chemins sont entretenus à la perfection, avec des petits pontons en bois dans les passages un peu marécageux, un sentier de gravier ici ou là. Du vrai travail de pros !
Notre hutte est située juste au bord du lac, nous offrant une belle vue sur la plage. Rien d’exceptionnel, de l’eau et des gazinières, des dortoirs collectifs qu’on paie au prix d’un hotel bas de gamme.
Jour 2 : Welcome Flat Hut à Iris Burn Hut
Ah oui, je n’ai sûrement pas précisé… J’ai des cloques plein les pieds des jours précédents, un tympan qui veut plus entendre bien de nouveau et un genou qui commence à tirer sérieusement. Je suis allé voir le docteur le jour même de notre départ pour la marche en lui demandant si ça craignait que j’aille marcher et ce qu’il convenait de faire. Visiblement, pour le genou, son intégrité est pas remise en cause, je vais juste avoir un mal de chien, elle m’a donné des anti-inflammatoires pour ça. Pour l’oreille, c’est survenu juste après mon sky dive, là encore rien de très grave, ça a un peu saigné à l’intérieur mais ça a pas l’air infecté, il faudra sûrement quelques jours.
Deuxième journée de marche tranquille, encore 16 kilomètres de plat ou presque pour rejoindre la hutte suivante, qui sera la dernière, la suivante était pleine. Le genou tire un peu mais ça tient plutôt bien. Par contre les ampoules s’accumulent. Je suis passé à deux paires de chaussettes et je vide les boîtes de pansements.
Après pas mal de chemin en forêt et avoir traversé un éboulement géant, nous voila arrivés un peu tôt à destination.
Non loin de la hutte se trouvait une belle cascade dans laquelle nous avons pris soin d’aller nager (enfin sauf Julien qui n’aime pas trop l’eau à 10 degrés).
Jour 3 : Iris Burn Hut à Kepler Car Park
La très grosse journée commence tôt. Départ de la hutte à 8h du matin pour 28km, avec près de 1500m de dénivelé positif à avaler et autant en descente. L’appréhension est grande vu l’état de mon genou. Je gobe mes anti-inflammatoires et on commence l’ascension.
Deux bonnes heures nous ont suffit pour faire les premiers 1000m de dénivelé. Nous voici sur les crêtes ! Grosse chance, les pluies du début de matinée laissent la place à de belles éclaircies qui ne nous lâcheront plus de la journée. On a encore fait mentir la météo.
Par contre mon genou commence sérieusement à me lâcher dans les descentes. Bonne nouvelle, il m’en reste 1500 mètres à faire sur près de 20km. Je passe aux anti-douleurs costauds et avance tant bien que mal, laissant Paul et Julien faire une ou deux balades annexes sans moi : un petit sommet en bonus et une petite grotte. J’en profite pour m’avancer un peu pour ne pas trop les ralentir.
Je prends quelques photos au passage et évite de trop me plaindre à haute voix. J’entends un bruissement d’ailes un peu lourdaud et regarde, me faisant tout petit. Enfin je le vois ce fameux Kea ! Un perroquet vert magnifique se pose non loin de moi sur une branche en hauteur. Il commence alors à faire sa toilette comme si de rien n’était. Une mini pause fraîcheur pendant la descente interminable. Les deux autres ont raté ça !
Je continue et aperçois un cèpe ou du moins un bolet d’apparrence sacrément comestible. Je l’ai quand même laissé sur place mais visiblement ici c’est la saison.
La fin de la randonnée se finit sur la plage au bord du lac dont on était parti. 60 kilomètres en tout et un genou qui ne tient plus. Je pense que je ne pourrai pas faire la dernière randonnée prévue dans quelques jours malheureusement. Pas grave, j’ai déjà vu énormément de choses !
Deux jours de relâche à suivre, attendez vous à avoir de mes nouvelles.