Départ à la fraîche avec Terani qui nous emmène à demi heure de Tahiti. Merci à lui d’ailleurs, il devait venir avec nous pour la randonnée mais s’est malheureusement fait un claquage quelques jours avant.
On arrive sur un parking où débarquent quelques 4x4, c’est pour nous ! De toute façon, le SUV de Mathieu ne suffirait pas, on laisse Terani repartir avec. Jimmy et son père seront nos guides. Ils ont monté Aito Rando (Aito veut dire guerrier, il y a des dizaines de trucs qui s’appellent comme ça, dont des pizzerias, allez savoir pourquoi). Un jeune de notre âge et son père bien plus âgé. L’un est passionné de botanique et l’autre connaît pas mal les histoires du coin. 11 personnes au total, guides inclus. On est partis pour une heure de route plus 45 minutes de 4x4.
On paie la propriétaire du domaine pour qu’elle nous ouvre sa barrière et on monte sur des chemins en terre. L’un des 4x4 de l’expédition s’avère un peu trop bas, les marche-pieds du moins, et cela ralentit fortement le convoi. Au bout de quelques maneuvres, les obstacles tombent quand même un à un. Sur le chemin on s’arrête ça et là pour cueillir des goyaves chinoises et les déguster dans la foulée. C’est délicieux !
Les lavatubes
Les lavatubes sont une formation géologique assez particulière et quasi exclusive à la Polynésie. La lave était assez liquide, la coulée s’est solidifiée sur l’extérieur le coeur du tube a continué à couler en aval. Ce n’est donc pas l’érosion d’un cours d’eau qui a formé ces sortes de grottes.
La progression est lente mais agréable. On se déplace les pieds dans l’eau ou de pierre en pierre, on ne quitte quasiment jamais le lit des rivières. Trois lavatubes sont prévus au programme, le premier d’une centaine de mètres, le second de 150 et le dernier beaucoup plus grand. Un petit quart d’heure pour chacun des deux premiers lavatubes, et une heure et demi dans le dernier. On ajoute à cela 15 minutes de marche avant chaque lavatube et une bonne heure pour finir la boucle.
L’entrée de chacune des grottes est juste somptueuse. Le temps est assez clément et nous ne devrions pas être dérangés par une crue subite, tout va pour le mieux.
Juste à l’entrée du second lavatube, on demande un volontaire pour sonder la vasque d’eau. Je plonge donc voir si des troncs n’ont pas été chariés lors des dernières crues. Rien à signaler et plus de trois mètres de fond, on va pouvoir sauter ! Le plongeoir fait environ 6 mètres de haut, un bon tiers du groupe s’élance du haut et saute dans l’eau en contrebas. Saut assez impressionnant étant donné la barre rocheuse juste 2 ou 3 mètres devant, il ne faut surtout pas s’élancer mais plutôt faire un petit pas dans le vide.
On progresse ensuite tranquillement jusqu’à l’entrée du troisième tube où on pique-nique en compagnie d’anguilles qui viennent nous demander nos restes. Une pause café/thé en suivant, nous voila partis, de l’eau jusqu’au torse sous la cascade pour pénétrer dans le plus grand des lavatubes.
Nos frontales nous guident dans les boyaux sombres jusqu’à une intersection. On laisse ici nos sacs pour aller faire une boucle à l’intérieur du lavatube. Faits marquants : pas mal de passages avec des cordes, de corniches à monter, de chatières etc. Nos guides ont rajouté quelques petits jeux en passant, des passages improbables où il faut se faufiler tel les anguilles qu’on venait de voir, des passages avec pour consigne de ne pas mettre les pieds dans l’eau… Au milieu de ce périple, une salle un peu plus grande. Tout le monde s’installe sur des espèces de gradins naturels et notre guide nous montre les possibilités de saut : une à 5 mètres et une à 7. Je suis le seul à m’y être osé, et j’ai fait les deux hauteurs. Par contre, pas d’images de ce moment, c’était tout noir !
Les murs sont teintés de brillant jaune. Une des hypothèses serait que ce serait du souffre, mais aucune odeur ne se dégage. Il serait aussi possible que ce soit des organismes vivants, mais de nombreuses inscriptions ont été faites tout au long du tube et rien ne semble repousser dessus. Mystère donc !
Une fois les sacs récupérés, en une dizaine de minutes on était dehors. Encore un petit quart d’heure de montée à travers un paysage magnifique et nous voila au pied d’un pylône électrique. Nous suivons la ligne en descendant, ancien chemin de 15 tonnes (la nature a bien vite repris ses droits) jusqu’au barrage d’où on était partis à 45 minutes de là.
Petite baignade de nouveau, apéro fruits bières et on redescend. Nous sommes revenus sans encombres au point de rassemblement initial alors que la nuit était déja tombée. Tevai a eu la gentillesse de nous ramener, histoire d’éviter à Terani de revenir nous prendre.
Une journée vraiment formidable intercalée entre deux jours de cours de surf, à raison de 4 heures dans l’eau par jour. Je viens de finir, mon professeur fera lui-même un montage avec la musique que je choisirai, si vous avez des idées je suis preneur !